Au secours ! Je suis une imposture
Il y a un an, j’écrivais une newsletter sur le syndrome de la bonne élève. Tu sais, celui qui te pousse à toujours bien travailler, selon les règles établies (celles du monde du travail, du patriarcat…). Celui qui t’empêche de sortir des clous, trop attentive que tu es à correspondre à ce qu’on attend de toi.
Cette semaine je te parle d’un autre syndrome, celui de l’imposture. Sache que si tu es chanceuse, comme moi, tu peux souffrir des 2 ! Youhou le combo gagnant !
Le complexe de l’imposture concerne toutes celles qui pensent qu’elles ne sont pas à leur place, que leur succès est le fruit du hasard. Elles luttent en permanence contre une voix intérieure qui leur dit : tu n’es pas capable, tu n’y arriveras pas, tu n’es pas à la hauteur.
Tu te reconnais ?
Alors tu mènes sans doute ce combat épuisant qui te freine dans toutes tes actions, qui t’empêche d’être audacieuse, de prendre des risques. En un mot, qui te gâche la vie au quotidien.
Mais si tu as l’habitude de lire ma newsletter, tu sais qu’il y a toujours des solutions ! Comme d’habitude, je ne donne pas de recette magique, mais des pistes pour avancer 😉
Voici comment guérir du syndrome en 5 étapes.
Prendre conscience du syndrome
Comment savoir si tu es atteinte du syndrome de l’imposture ? Si tu te retrouves dans au moins 2 de ces affirmations, il y a de grandes chances pour que ce soit le cas :
- Tu es perfectionniste, tu cherches à être parfaite
- Tu remets systématiquement en question tes compétences
- Tu évites les situations où tu es exposée, tu fuis les prises de parole
- Tu te surinvestis dans ton travail, tu as déjà vécu ou frôlé le burn-out
- Tu ressasses en permanence tes défauts
- Tu t’auto-sabotes, par des stratégies d’évitement
- Tu te dévalorises au moindre échec, même mineur
- Tu expliques tes réussites par la force du hasard ou la chance
- Tu as tendance à dire : « je suis nulle », « je n’y arriverai jamais », « untel ou unetelle s’en sortirait mieux que moi », « pourquoi m’avoir choisi moi ? »
Réaliser que tu es atteinte du complexe de l’imposture est déjà un grand pas. Car si tu as conscience qu’il s’agit d’un syndrome, c’est qu’une petite part de toi, au fond, sait que tu n’es pas une imposture. C’est déjà pas mal, non ?
Identifier les messages contraignants de ton enfance
Connais-tu Eric BERNE, le père de l’analyse transactionnelle ? Ce psychiatre américano-canadien affirme que nos attitudes sont guidées par des messages contraignants, ou « drivers », que nous avons reçus dans l’enfance de manière répétitive.
Ces messages sont de véritables injonctions. Ils nous poussent à adopter des comportements vis-à-vis de nous et avec les autres, de manière inconsciente.
Eric BERNE en a dénombré 5 :
- sois parfait.e
- sois fort.e
- fais des efforts
- fais plaisir
- dépêche-toi
Et à trop vouloir répondre à ces messages contraignants, tu t’engages dans une course effrénée et vaine afin d’obtenir amour ou reconnaissance de ton entourage (pro ET perso). Epuisant.
Identifier tes drivers te permettra de comprendre pourquoi tu es animée par certaines peurs, comme celle d’échouer, pourquoi tu cours après la reconnaissance, pourquoi l’avis des autres passe avant le tien…
Visualise ta vie sans ce syndrome
Maintenant, je te propose d’imaginer ce que serait ta vie sans ce sentiment d’imposture. Cette projection est importante, car elle te permet d’identifier les avantages du changement !
Pour cela, il te faut lutter contre ton cerveau. Les neurosciences l’ont prouvé : notre cerveau reptilien, partie la plus ancienne de notre cerveau, paramétré pour survivre, résiste au changement, qu’il assimile à un danger potentiel. Plus le changement est important, plus ton cerveau reptilien résiste.
Pour le rassurer, la visualisation peut s’avérer efficace. Imagine ce que serait ta vie si tu te débarrassais de ton sentiment d’imposture. Que ferais-tu ? Où serais-tu ? Avec qui serais-tu ? Visualise cette situation idéale régulièrement (tous les soirs avant de te coucher par exemple). Cet exercice contribuera à court-circuiter ton cerveau !
Vois le verre à moitié plein
C’est que te disait toujours ta mère ? Eh bien elle avait raison. Car tu as des talents et des compétences. Tu n’en serais pas là où tu en es aujourd’hui si tu n’étais pas talentueuse et compétente.
Pour en prendre conscience, je te propose de dresser la liste de 3 réussites passées, dont tu es fière. Elles peuvent être personnelles ou professionnelles. Puis liste les compétences et talents qui t’ont permis d’accomplir ces actions avec succès. Sans te limiter !
Si tu as du mal à effectuer cet exercice seule, n’hésite pas à demander l’aide d’une personne de ton entourage qui te connaît bien, saura être sincère et bienveillante.
Une fois la liste complétée, regarde-la. Et constate par toi-même que tu es capable de mener des actions avec succès, grâce à TES ressources. Et de puiser dedans pour tes actions futures. CQFD.
Ose !
Qui a dit que tu devais tout savoir ?
Après avoir pris conscience de tes talents et compétences, tu peux maintenant identifier les ressources qu’il te manque pour mener à bien tes projets. Formations, rencontres, lectures… on apprend tous les jours quand on est entrepreneure !
Identifie des actions, réalistes, que tu peux mettre en œuvre pour progresser et atteindre tes objectifs. Ici, la méthode des petits pas, inspirée du Kaizen japonais, est tout indiquée ! Effectuer une petite action à la fois te permettra d’intégrer peu à peu l’idée que tu es capable d’agir, de créer, d’apprendre.
Et tu pourras en finir, enfin, avec ce sentiment d’imposture.